Pourquoi et comment devenir ostéopathe ?
L’ostéopathie intéresse de plus en plus les nouveaux bacheliers, mais également des professionnels de la santé qui souhaitent se reconvertir ou compléter leurs compétences. Les ostéopathes sont reconnus par loi française depuis mars 2002 et le métier est réglementé depuis 2007. Fin 2017, la France comptait 17 987 praticiens, 1 443 médecins exerçant l’ostéopathie et 349 infirmiers-ostéopathes. Comment grossir les rangs des ostéopathes ?
L’ostéopathie est un métier passionnant pour ceux qui souhaitent exercer dans la médecine complémentaire et soulager les patients de leurs douleurs. Les sportifs, les personnes exerçant un métier physique, les personnes souffrant de lombalgie (problèmes d’origine vertébrale), d’entorses, de tendinites, de stress, de troubles digestifs, ORL ou urinaires consultent un ostéopathe. La clientèle est très diversifiée !
Une activité très concurrentielle
Comme les patients ne manquent pas et que bon nombre d’entre eux sont satisfaits de leurs consultations, l’activité d’ostéopathe est devenue très concurrentielle, passant de 10 000 praticiens en 2010 à 24 000 en 2014. Le tarif moyen d’une consultation ostéopathique va de 60 à 90 € environ, offrant à un jeune ostéopathe un salaire mensuel brut d’au moins 1 700 €. Les cabinets qui rencontrent le plus de succès gagnent jusqu’à 10 000 € brut.
C’est d’ailleurs l’ambition de beaucoup d’aspirants ostéopathes : ouvrir leur propre cabinet ! Il est possible de se spécialiser dans les soins apportés à une clientèle spécifique, notamment les sportifs. Il faut pour cela suivre une formation complémentaire permettant d’obtenir un DU ostéopathie du sport, après l’obtention d’un DO (diplôme d’ostéopathe). Chaque étudiant en ostéopathie suivra des études durant 5 ans, alternant Cours Magistraux et Travaux Dirigés.
Une formation diplômante
Tous ceux qui possèdent un baccalauréat peuvent intégrer un établissement d’enseignement supérieur privé pour suivre une formation en ostéopathie durant 5 années en temps plein. Seules les écoles agréées par le Ministère de la Santé sont aptes à délivrer un DO à la fin de la formation. Ceux qui ont récemment obtenu leur titre professionnel devront alors s’enregistrer officiellement auprès de l’Agence régionale de santé (ARS).
Ceux qui sont déjà titulaires d’un diplôme de professionnel de santé pourront bénéficier de dispenses de formation selon leur métier d’origine. Pour obtenir l’autorisation d’user du titre d’ostéopathe, les docteurs en médecine ont la possibilité de réaliser une formation conduisant à un Diplôme Universitaire (D.U) ou un Diplôme Interuniversitaire (D.I.U) de Médecine Manuelle – Ostéopathie. Celle-ci ne durera pas 5 ans, mais 800 heures. La formation durera 2 300 heures pour les infirmiers et les pédicures-podologues, 1 900 heures pour les sages-femmes et les masseurs-kinésithérapeutes.
4860 heures de formation
Le déroulement du cursus d’études en ostéopathie est défini par un référentiel de formation : 3 360 heures de formation théorique et 1500 heures de formation pratique. Les premières années consisteront en l’acquisition des connaissances théoriques et de savoir-faire pratiques, alors que les dernières années seront passées à participer à des travaux dirigés sur de véritables patients. La fin des études sera marquée par un mémoire.
Dans les 7 domaines d’enseignement avant la pratique, voici la répartition des heures de formation :
- 760 heures en sciences fondamentales
- 632 heures en sémiologie des altérations de l’état de santé
- 160 heures en sciences humaines, sciences sociales, gestion et droit
- 160 heures en ostéopathie – fondements et modèles
- 1266 heures en pratique ostéopathique
- 168 heures en méthode et outils de travail
- 194 heures en développement des compétences de l’ostéopathe
Où trouver une école d’ostéopathe et comment choisir ?
Si vous ne connaissez aucun établissement de formation en ostéopathie dans votre ville, département ou région, vous pouvez effectuer une recherche sur Internet ou demander auprès d’un praticien en activité. Le plus important est de s’assurer de choisir un établissement garantissant une formation de haut niveau. Vous devez connaître les références !
RNCP : des établissements dignes de confiance
Pour être listé parmi dans la catégorie des ostéopathes bénéficiant d’un titre de niveau I, il est impératif de choisir un établissement inscrit au Répertoire National de Certification Professionnelle (RNCP). Ces établissements sont limités en nombre, car ils ne sont que onze (11). Ce club fermé garantit la capacité d’une école à respecter à la lettre un cahier des charges exigeant, incluant :
- la traçabilité et le suivi des jeunes diplômés
- le respect des engagements
- l’accès à la profession à travers la Validation des Acquis de l’Expérience
Une formation pratique clinique
Pour une bonne acquisition des compétences de l’ostéopathe, les études doivent impérativement inclure une formation pratique clinique. Celle-ci doit être de la meilleure qualité possible, passant premièrement par des stages externes, consistant à observer un praticien en activité dans un cabinet d’ostéopathie, un hôpital, etc. La clinique interne de l’établissement est également propice à l’observation et à l’apprentissage au cours de consultations complètes. Les étudiants doivent notamment réaliser 100 consultations au sein de cette clinique avant de finir leur cursus.
En tout, les apprentis ostéopathes doivent remplir un minimum de 150 consultations complètes et validées par les enseignants expérimentés. La formation pratique clinique ne peut être considérée comme qualitative sans l’accomplissement de ce minimum de consultations selon la réglementation en vigueur. Avant de choisir un établissement, il est même recommandé de demander son expérience et le nombre de consultations offert à chaque étudiant.
Les organismes privés : prudence !
À part les établissements inscrits au RNCP, les autres écoles de formation à l’ostéopathie sont des organismes privés. Ceux-ci doivent obtenir un agrément auprès du Ministère de la Santé, à renouveler tous les 5 ans. L’obtention de cet agrément est très stricte, instaurant 24 critères visant à homogénéiser la formation prodiguée aux étudiants.
Il s’agit de s’assurer que tous les établissements privés fournissent les meilleures formations possible, dans des conditions qui optimisent l’apprentissage des étudiants. Les ostéopathes sortants doivent tous être très compétents et avoir à peu près les mêmes compétences, peu importe leurs écoles. Les enseignements doivent être approximativement de la même qualité, dispensés par des enseignants qualifiés et expérimentés, incluant une formation pratique clinique. Les partenariats professionnels, académiques ou scientifiques sont particulièrement valorisés.
Quels sont les dépenses d’un ostéopathes ?
La fiscalité des ostéopathes
Si l’on veut savoir ce qu’un ostéopathe gagne réellement en un mois, il faut prendre en compte les taxes et les impôts qu’il doit payer. Exerçant sous le statut de professionnel libéral, il a la possibilité de choisir le régime BIC-BNC. Certaines taxes sont toutefois allégées.
Le régime Micro-BNC
Le contribuable est imposé sur les seules recettes encaissées à raison de 66 %, profitant donc de 34 % d’abattement. Ce régime n’est cependant pas intéressant si les frais réels (frais de voiture, frais de repas, cotisations sociales, etc.) dépassent ce 34 %. Pour profiter de ce régime en 2019, le chiffre d’affaires annuel du professionnel doit être inférieur à 70 000 € durant les deux années précédentes. Dans le cas des nouvelles entreprises, le régime s’applique, quel que soit le chiffre d’affaires des deux années précédentes.
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée)
Les ostéopathes titulaires d’un DO agréé et inscrit sur la liste départementale des ostéopathes habilités (ADELI) sont exonérés de T.V.A. Pour ceux qui ont effectué une déclaration n°2035 (de plein droit ou sur option), l’impôt sur le revenu s’appliquera sur le montant du bénéfice du professionnel, majoré de 25 %. Cette majoration est annulée si l’ostéopathe adhère à un centre de gestion agréé. Ceci concerne « les personnes, sociétés ou groupements non soumis à l’impôt sur les sociétés, percevant des revenus non commerciaux et placés sous le régime de la déclaration contrôlée ».
Les charges déductibles
Certaines charges de l’ostéopathe sont déductibles d’impôt, notamment les frais de véhicule : intérêts d’emprunt, assurance, carburant, entretien, réparations, etc. Cela est valable seulement si le praticien est personnellement propriétaire du véhicule. Les frais de repas sont également déductibles, en l’occurrence les repas pris seul coûtant entre 4,80 € et 18,60 €. Les charges des matériels dont la valeur est inférieure à 500,00 € HT sont immédiatement déductibles. Au-delà de cette somme, une immobilisation avec déduction d’amortissements annuels est effective.
Les autres dépenses des ostéopathes
En plus des taxes, l’ostéopathe doit s’acquitter de plusieurs cotisations, en l’occurrence la cotisation foncière des Entreprises (CFE), la cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), la cotisation à un syndicat professionnel et les cotisations facultatives Loi Madelin.
Contribution économique territoriale
Il s’agit d’un impôt local venant remplacer la taxe professionnelle, comprenant la CFE et la CVAE. Ce dernier s’applique uniquement lorsque les recettes de l’ostéopathe sont supérieures à 500 000 € annuel. À partir de 152 000 €, le praticien doit effectuer les déclarations n°2035-E et 1330-CVAE (dispense possible via 2035-E).
Autres cotisations et déductions
Si l’ostéopathe adhère à un syndicat professionnel, il devra s’acquitter d’une cotisation mensuelle qui peut aller de 10 à 40 € environ. N’oublions pas non plus les cotisations sociales, notamment l’assurance santé, les allocations familiales, l’assurance vieillesse et autres. Plusieurs déductions sont possibles, mais il faut bien se renseigner !
Cotisations facultatives : loi Madelin
Selon la loi Madelin, les cotisations du professionnel libéral sont déductibles au titre des charges de l’exercice comptable. La prévoyance santé, la retraite et l’assurance perte d’emploi sont entre autres déductibles d’impôt à condition d’être à jour dans ses cotisations.
Combien gagne un ostéopathe ?
Les revenus d’un ostéopathe dépendent de beaucoup de choses ! Le salaire d’un cabinet récent est comparable à celui d’un artisan, alors qu’un praticien expérimenté gagne aussi bien sa vie qu’un médecin. Pour connaître réellement ce que gagne un ostéopathe, il faut inclure dans le calcul les différentes taxes et cotisations dont il doit s’acquitter. Nous ne pouvons cependant qu’estimer un montant approximatif, car le salaire d’un ostéopathe dépend des prévoyances, des organismes et associations auxquels il souhaite adhérer ou souscrire.
La plupart des ostéopathes possèdent leur propre cabinet et les revenus qu’ils en dégagent sont très disparates. Cela dépend de leur expérience, de leur popularité et succès, de leur ville, etc. Un jeune praticien peut avoir du mal à se constituer une clientèle et à la fidéliser.
Un salaire qui dépend de beaucoup de choses
Un ostéopathe fraîchement diplômé aura toujours du mal à démarrer son activité vu qu’il n’a pas le droit de faire de la publicité. Aucun médecin généraliste ne peut pas non plus faire de prescription suggérant la consultation d’un professionnel de l’ostéopathie. Pour étendre sa clientèle, un praticien peut cependant proposer ses services aux sportifs, aux entreprises, aux maisons de retraite, etc. Pour trouver du travail, il doit frapper à toutes les portes. Il faut dire que l’activité connaît en ce moment un début de saturation : 29 612 ostéopathes en 2018.
À titre indicatif, en 2012, la moyenne des revenus mensuels des ostéopathes était comme suit :
- Un quart des ostéopathes avait un salaire mensuel d’environ 700 €
- Un quart des ostéopathes touchaient près de 1 500 € par mois
- Un quart des ostéopathes gagnait approximativement 2 500 € par mois
- Un quart des ostéopathes généraient plus de 4 200 € de revenu mensuel
Le salaire d’un ostéopathe qui débute
Sachant que le coût d’une consultation est de 45 à 90 €, un ostéopathe ayant récemment ouvert son cabinet peut espérer toucher entre 1 500 et 1 700 € brut par mois. S’il veut espérer développer son affaire, il doit être le plus efficace et le plus aimable possible. C’est pour lui la seule façon de se faire connaître : le bouche-à-oreille des clients satisfaits par leurs séances ostéopathiques. Il faudrait avoir au moins un client par jour en moyenne pour espérer survivre en début d’activité, d’autant plus qu’il faut penser aux charges liées au cabinet et aux taxes !
Le salaire d’un ostéopathe qui a de l’expérience
Après 5 années d’installation, un cabinet d’ostéopathe peut générer entre 5 000 et 10 000 € brut de revenu mensuel. Cela mettrait le professionnel au même niveau qu’un médecin généraliste qui touche à peu près le même salaire, avec l’avantage de moins travailler en semaine. La durée de la formation universitaire est également plus courte. En dépassant le cap de 3 années, on peut dire que l’exploitation a réussi, puisque plus de 50 % des cabinets n’arrivent pas à dépasser cette durée et ferment leurs portes.